Démarche ergonomique et conduite du changement

L’ergonomie ne se réduit pas à la hauteur d’un plan de travail ou aux caractéristiques d’un fauteuil. En effet, l’ergonomie caractérise une approche spécifique centrée sur les modalités de réalisation de travail.
Du grec « Ergo », c’est à dire travail, et « Nomie » ce qui signifie, loi, l’ergonomie est un ensemble de discipline ciblant les modalités réelles  de fonctionnement de l’être humain au travail, dont l’identification est nécessaire en cas de transformation des situations de travail.

Elle s’inscrit dans la conduite de  changement.

Qu’est ce qu’une intervention en ergonomie ?

La finalité de l’ergonomie

L’adéquation entre l’être humain et le travail pour santé, la sécurité et l’efficacité du travail.

Les points clés d’une intervention en ergonomie : la conduite du changement pérenne 

Postulat : elle considère que tous les professionnels, tous les opérateurs quel que soit leur niveau hiérarchique et quelle que soit leur activité sont avant tout des experts de leur travail.

Centration sur le travail : une intervention en ergonomie cible la fois la nature du travail, les conditions de réalisation de l’activité et les logiques des professionnels.

Une démarche de projet : Elle permet, par une réflexion collective, la prise en compte des différents points de vue des acteurs de l’entreprise sur le travail et sur les problématiques et sur les actions correctives à mener. Elle instaure à partir de préoccupations concrètes la concertation vers le changement.

Deux aspects spécifiques de l’intervention en ergonomie

1 – L’analyse du travail sur le terrain

L’ergonome s’intéresse avant tout à l’activité de l’opérateur, c’est à dire au travail qu’il exerce concrètement. Pour ce faire, l’analyse ergonomique s’effectue sur le terrain avec les acteurs concernés. La présence de l’ergonome sur le terrain permet :

  • Une description fine des opérations effectuées et des conditions de réalisation des opérations
  • La mise en évidence de liens entre les différentes composantes du travail et les effets sur la santé de l’individu et sur l’efficacité du travail.
  • Une prise en compte des dysfonctionnements, des pannes qui nécessitent des opérations initialement non prévues dans les modes opératoires prescrits.
  • Les logiques d’actions des professionnels pour permettre l’intégration des changements à venir.

Cela permet un  éclairage sur ce que les professionnels considèrent pouvoir faire ou ne pas faire, sur ce qui leur est douloureux, ce qui leur est important pour l’efficacité et la qualité du travail.

En combinant ainsi l’observation des situations de travail et la conduite d’entretiens, l’ergonome recueille un ensemble de données visant une meilleure compréhension du travail et de ses conséquences sur la santé et sur l’efficacité du travail

2- Une construction collective des propositions d’amélioration

L’analyse ergonomique effectuée constitue la base de la réflexion portant sur la détermination des solutions d’amélioration ou de correction. Celle-ci est le fruit d’un travail de groupe. L’ergonome contribue activement à la construction collective du groupe. Il ne se substitue absolument pas aux différentes compétences. Au contraire, il guide l’expression et les apports de chacune.

Ainsi l’expertise et les compétences propres à chacun de même que la diversité des points de vue des différents acteurs du groupe de travail – Dirigeant, encadrement, professionnels, médecin du travail, CSSCT, ergonome, …- permettent d’enrichir la réflexion sur les solutions à mettre en place.

La pluridisciplinarité du groupe donne une meilleure garantie de la pertinence des solutions.

 

Auteur : Sophie Lefeuvre – SLCONSULTANTS